création théâtre - Macbeth Kanaval 
2013

d'après William Shakespeare - traduction André Markowicz

  • L'estrade sanglante : 15 mn
  • Le banquet : 16 mn
  • Dernier mouvement : 25 mn.

format : 16/9 - couleur - HD

  • Macbeth tue son roi. Ce premier meurtre perpétré hors du cadre de la guerre ouvre une brèche dans sa conscience, tue le sommeil et l'oubli, plonge le monde dans le chaos et le royaume dans la tyrannie. Macbeth est à la lisère de deux mondes où les morts de l'Histoire remontent à la surface, viennent l'effrayer et hanter l'espace du théâtre. Ce surcroît d'humanité le rend inapte à l'exercice du pouvoir. Le meurtre engendre le meurtre ; le temps de Macbeth est une stase sans fin qui s'ouvre et se ferme en miroir sur les mêmes images : un homme ensanglanté, une décapitation, un couronnement.
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  • Cette apnée suspend le cours de l'histoire, le geste ; c'est une intersection entre deux possibles (répéter le meurtre ou ne pas le répéter). Macbeth est le lieu de « personne ». Il n'y a plus de dedans et de dehors, plus de différences entre le champ de bataille et la chambre ; le mort est vivant, le privé est public.

Intentions
Notre adaptation décompose le texte original et en fait la matière d'un long poème dramatique découpé en mouvements. Ses motifs récurrents soulèvent les images qui peuplent l'insomnie du texte, des corps et des voix, comme l'image flottante du poignard que voit Macbeth avant de commettre son régicide : image suspendue qui nous regarde et qui instaure la répétition du temps.

Le plateau est un «musée-théâtre », un site d'apparition où les dépouilles, les masques et les attributs des figures sont endossés par les acteurs comme autant de peaux et de visages. Ils peuplent l'arène où les vivants et les morts encerclent Macbeth et Lady Macbeth. La mascarade politique se rejoue dans un carnaval qui tient du rituel d'exorcisme. La tête de Macbeth est la caisse de résonance des dérèglements du cosmos. La scène est le lieu d'une dilatation où le cauchemar se répète - l'écran des projections de Macbeth. Tous fuient le roi et le royaume malade, sauf nous, spectateurs, qui restons seuls avec Macbeth.

Nous l'accompagnons jusqu'à son point de rupture organique et politique. Nous examinons la schizophrénie d'un monde où le meurtre est délégué et déréalisé.
Témoins de l'Histoire, nous faisons l'autopsie d'un dérèglement.

Pascale Nandillon

distribution

  • mise en scène
    Pascale Nandillon
  • assistante à la mise en scène
    Aliénor de Mezamat
  • collaboration artistique, scénographie, création sonore
    Frédéric Tétart
  • jeu
              Séverine Batier
              Serge Cartellier
              Alban Gérôme
              Myriam Louazani
              Sophie Pernette
  • lumière
    Frédéric Tétart, Soraya Sanhaji
  • régie lumière
    Soraya Sanhaji
  • costumes
    Odile Crétault
  • construction décor
    Loïc Richard
  • enregistrement spectacle et montage
    Gilles Trinques
  • diffusion
    Aliénor de Mézamat / Marc Pérennès

co-production
Atelier hors champ / L'espal-scène conventionnée / La Fonderie, Le Mans.
Avec le soutien du Théâtre du Soleil et de la Fonderie, Le Mans